Jour de pluie
Un titre pareil, ça ne donne même pas envie de lire un petit mot d'humeur sur le thème. Pourtant, la pluie est tellement rare chez nous que certains la vénèrent. Il faut dire que Montpellier compte 2 618 heures d'ensoleillement par an, soit environ 325 jours; c'est la 4e ville la plus ensoleillée après Marseille, Toulon et Nice. Pour comparaison, Paris en compte 1 630. Hier soir, chez mon amie Kikou, on entendait les goélands tournoyer et se chamailler. Puis, de sa terrasse, qui surplombe un mirabellier, nous avons vu des éclairs au loin alors que là-haut quelques rares nuages ébourifés et roses défilaient légèrement en se suivant en file indienne. Comme s'il allait encore faire beau le lendemain. Mais à 4 heures du matin, la bataille électrique a démarré avec fracas et ce matin, c'est une pluie tranquille qui tapotait pour me réveiller.
J'aime bien la pluie aujourd'hui. Elle me raffraichit. Elle arrose les cistes, la sauge, le thym et le romarin. Elle fait ressortir les odeurs des plantes et de la terre.
Le roi soleil ne se pavanne plus au-dessus de nos crânes qui surchauffent et le hammac est rentré mais je m'en balance. J'ai sauté dans une flaque rien que pour me rappeler que je n'ai pas toujours été une dame qui s'essuie bien les pieds en rentrant.
D'habitude, la pluie qui cliquette et glisse sur les vitres m'évoque un morceau d'Eric Satie, qui lui-même m'évoque un spleen à mourir d'ennui. Mais cette fois-ci, c'est Chopin qui me vient à l'esprit en regardant danser les gouttes agiles, aussi lestes et légères que les doigts du compositeur sur le clavier. Et c'est une frandole joyeuse qui court autour de nous. Allez, j'envoie la musique ! Ne soyez pas si timides, cliquez donc !