Koicéty du 12 janvier : soluce
Vous vous rappelez du dernier Koicéty ? J'espère, parce que non seulement je n'arrive plus à insérer l'image, mais elle a disparu de l'article du Koicéty. Je ne sais pas ce qui se passe.
Il s'agissait effectivement de LIMAILLE de métal, mais pas de fer. Quelques précisions, cependant : cette limaille provient d'une machine appelée LINOTYPE -ici, la Linotype Menta- et fait partie d'un ancien moulin à papier que nous avions visité à St Léonard de Noblat, dans le Limousin, avec les garçons et les cousins Ayres : Le moulin du Got.
Le moulin a conservé également un ensemble unique de machines à imprimer, dont cette Linotype.
La linotype comporte 90 caractères alpha-numériques qui permettent de composer une ligne de texte sur un seul bloc.
Imaginée en 1885 aux Etats-Unis, par le génial Ottmar Mergenthaler, un immigré allemand, sous le nom de "Line o'type", c'est un mélange de micro-fonderie et de machine à écrire qui permet une mise en page "justifiée" ("blocked") grâce à l'insertion d'espaces variables. Cette invention valut à Mergenthaler le surnom de "deuxième Guttenberg".
La limaille que vous aviez vue est le déchet -réutilisable- de fabrication des lettrines. Le métal utilisé (la machine le fond directement) n'est pas du fer, mais un alliage de plomb, d'étain et d'antimoine. La Linotype révolutionna l'imprimerie et fut utilisée jusque dans les années 70, date à laquelle elle fut remplacée par la photocomposition, grâce à l'informatique naissante, avant que la typographie ne soit remplacée par le tirage offset.
Petite video sur les explications de la Linotype Menta du Moulin du Got :
Le Moulin du Got date du XVe siècle et présente toutes les étapes de l'imprimerie du livre, de la fabrication du papier à son impression. Fermé en 1954, il a réouvert en 2003, après avoir été racheté par la commune en 1998.
Le moulin continue de tourner pour la fabrication artisanale de papier et s'il peut fonctionner, c'est grâce aux visites et à la vente de ses magnifiques papiers. Mathieu en a gardé 3 feuilles spéciales qu'il n'ose pas utiliser tellement elles sont belles; des oeuvres d'Art à ses yeux.
Pour faire de belles choses, il ne faut pas être pressé. Sauf pour le papier ! Dans le temps, on prenait son temps...
Un petit mot de ma maman après lecture du billet :
Après avoir vu ton article sur la linotype, fort intéressant, je dois te communiquer un souvenir familial : Ton arrière grand père, Augustin Lubrano, avait fait son apprentissage d’imprimeur au « Petit Provençal », et était linotypiste.
Il m’a fait visiter l’imprimerie de ce journal, où il ne travaillait plus depuis longtemps, mais avait conservé des amis, quant j’avais quelque six ans !
C’était passionnant, et impressionnant pour la gamine que j’étais.
Il faisait une chaleur d’enfer dans le local, et on distribuait du lait aux ouvriers, pour combattre l’effet des vapeurs de plomb. C’est ce que l’on disait à l’époque
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