La Garoupe
Puisque je viens de poster la soluce du Koicéty 46 qui se situe dans la chapelle de N-D. de la Garoupe, j'en profite pour déposer quelques clichés pris sur place. La chapelle se trouve sur le ravissant Cap d'Antibes, entre Nice et Cannes. Côté Est, on voit Antibes et son port et, un peut plus à l'Est encore Villeneuve-Loubet. S'il n'y avait pas eu ce voile brumeux, on aurait pu voir en arrière plan les Alpes encore eneigées.
De l'autre côté, à l'Ouest, le contre jour nous laisse appercevoir la silhouette de Juan-les-Pins et de Golfe-Juan, ainsi que les îles de Lérins au loin, dont Ste Marguerite et St Honorat. Sur cette dernière se trouve un monastère où les moines cultivent la vigne et y font, paraît-il, du fort bon vin. Si j'ai eu l'occasion d'en voir les grappes, je n'ai, hélas jamais goûté leur nectar.
Sur le Cap se trouve le phare de la Garoupe. J'ai eu le bonheur immense d'en voir les éclats blancs (2 rapprochés sur une période de 10 secondes) dans la chambre où j'ai passé la nuit. Cela m'a rappelé la maison que j'habitais à Biot, il y a quelques années, et où le silence visuel de la nuit était ponctué par la danse de ses éclats.
Vous le voyez, le phare n'est pas ancien. Il n'est pas très haut non plus. A priori, rien de spécial. Pourtant, il fait partie de mes phares cultes. Histoire de souvenirs perso. En réalité, il date des années 40. 1948 plus exactement. Il est situé à terre, sur une collinette de 100 mètres de haut. Mais son rayon porte à 60 km tout de même (encore plus pour les avions). Il est situé au milieu d'un petit bois d'essences méditerranéennes qui sent bon et jouxte la chapelle N.-D. de la Garoupe, dans laquelle sont accrochés nombre d'ex-voto plus extraordinaires les uns que les autres. Des ex-voto de marins pour la plupart.
Nichée entre pins et micocouliers, la chapelle est toute simple et son enduit brut est érodé par l'air marin. Longtemps ignorée du clergé, elle fut la propriété des moines de Lérins, gardée vraissemblablement par un moine ermite, des pénitents blancs, des franciscains, de l'évêché de Fréjus, de la ville d'Antibes...
A l'origine voué à un culte païen, comme c'était souvent le cas des opidums bien placés, la légende raconte qu'Hélène, mère de Constantin, y fit ériger un lieu de culte en l'honneur du Dieu unique en l'an 300 alors qu'elle faisait halte à Antipolis, ancien nom d'Antibes.
Tiens, vous voyez, là, sur le mur de gauche, on dirait une bouée. Eh oui, c'est un ex-voto. Rapprochons-nous un peu.
Bifurquons sur le transept septentrional. Ici s'enchevêtrent modèles réduits de navires et marines en tout genre.
Et voici la petite nef et ses fringants marins. Normal, le phare est juste derrière. Il doit en avoir sauvé des vies, lui. Sans doute plus que la vierge Marie. On reconnait, derrière les marins en prière, le port d'Antibes qui cache la plage de sable du Solis et, au loin, le phare.
Il fait bien sombre, ici. Pourtant, dehors la lumière est éblouissante.