Tous à la lanterne !
Une amie m'a fait repenser hier à la lanterne magique de mon enfance. Petit retour sur images.
La "Lanterne magique" de mes grands parents (du XXe siècle), qui a diverti mon père, mon oncle et leurs petits amis, jusqu'à, plus récemment, mes propres enfants et leurs cousins, est à présent bien rangée dans un grand carton de la propriété familiale, attendant la prochaine génération pour ressortir ses images, que l'on projetera sur un grand drap tendu dans le salon.
La lanterne magique est en quelque sorte l'ancêtre des machines de projections. Elle serait, d'après certains, apparue au IIe siècle avant J.-C en Chine, mais rien ne l'atteste. Ce qui est attesté, c'est qu'au XVIIe siècle, un jésuite Allemand, Athanasius Kirsher a dévoilé son invention au public. Elle s'apparente plus au projecteur de diapositives dans la mesure où les scènes qui se suivent ne sont pas juxtaposables et même souvent très différentes. La boîte est éclairée par une bougie; dans une glissière horizontale, on fait passer de droite à gauche, puis dans l'autre sens, des plaques de verres avec des scènes peintes (posées la tête en bas). Je me souviens d'avoir vu ainsi défiler de méchants garnements qui voulaient tirer la queue d'un diablotin, des squelettes et des fantômes et aussi des animaux étranges.
La photo ci-dessous, qui date de 1870, montre qu'elle était populaire en Chine au XIXe siècle.
Puisque nous parlons d'images mobiles, vous vous souvenez certainement, même si le nom ne vous est guère familier, du "Thaumatrope", ce procédé qui permet, en faisant tourner, à l'aide de deux ficelles, une rondelle de carton comprenant une image différente sur chaque face, de les voir apparaître ensemble. On en trouve encore dans les magasins de jeux traditionnels, mais ils sont faciles à faire soi-même.
Dans le même esprit, on trouve aussi le "Folioscope", ce petit carnet dans lequel chaque page correspond à une image légèrement modifiée par rapport à la précédente et qui donne l'illusion du mouvement lorsqu'on en tourne rapidement les pages. Je me souviens d'en avoir fait avec l'aide de mon père, lorsque j'étais petite. Peut-être que vous aussi ?
Plus sophistiqués dans l'image mobile, on trouve le "Phénakistoscope" ou "disque magique", qui a été inventé dans la fin des années 1920. C'est un disque qui présente une dizaine d'images et de fentes placées, auquel on a ajouté un miroir. C'est, bien sûr, comme pour les autres procédés, la persistance rétinienne qui donne l'illusion du mouvement.
Le "Zootrope", lui, fut imaginé en 1834 par William George Horner, qui l'avait d'abord appelé "Daedalum" ou roue du diable. On plaçait une bougie au milieu et on faisait tourner la roue; les images étaient projetées par les fentes.
Voici une image animée par ce procédé :
En 1877, Emile Reynaud invente le "Praxinoscope", qui permet, avec ses miroirs placés au centre, d'avoir une cinétique fine, avec une image plus claire et plus lumineuse qu'avec l'ancien zootrope.
Je m'arrête là car il en existe encore bien d'autres et ce billet n'a pas vocation à être exhaustif. Je suis sûre qu'il a apporté un peu de nostalgie à ceux qui, comme moi, on connu certains de ces jeux d'images.
Pour les anglophones qui souhaiteraient plus d'information :
http://courses.ncssm.edu/gallery/collections/toys/html/exhibit10.htm