Woodstock
Pour vous, Woodstock, c'était en 1969, right ? Eh bien figurez-vous que depuis quelques années, Woodstock est reparti, mais pas aux USA. Guess où ? En Pologne ! Mon fils Thomas y a fait une petite halte il y a quelques jours avec des amis. Le terrain a pris le nom de "Przystanek Woodstock", ce qui signifie "Station Woodstock".
Le festival polonais de Woodstock est le plus grand festival de musique gratuit d'Europe. L'an dernier, on y comptait 550.000 visiteurs et c'était sans doute encore plus cette année. Il reprend, depuis 1995, dans la mouvance hippie de son éponyme des années 60. Il a lieu sur la commune de Kostrzyn nad Odra (Custrin sur Oder en français), qui se situe en bordure de la frontière germano-polonaise, à 80 km à l'Est de Berlin. La ville qui borde les rivières Oder et Warta vit ses fortifications démantelées à la fin de la 1er Guerre mondiale. En 1933, les Nazis y firent construire une usine de nitrocellulose (explosif) et la ville fut détruite à 90 % durant la 2nde Guerre où s'Y affrontèrent les soldats de l'Armée rouge et de la Wehrmacht.
A présent, ses collines sont le fief, durant les 3 permiers jours d'août, d'un festival de musique éclectique, comportant beaucoup de groupes des pays de l'Est et surtout de Pologne. Le 2 août, les participants ont pu apprécier, par exemple, Emir Kusturica & le No Smoking Orchestra. Du rock, du punk, du slave, de tout ce que vous voulez. Enfin, je n'y étais pas. Si vous voulez voir qui, c'est LA.
A entendre Thomas, l'ambiance y est très fun et décontractée, "Peace and Love", tout ça. On y croise des gens venus d'un peu partout. Chacun plante sa tente là où il y a un peu de place, c'est-à-dire environ 2 m2 pour chacun. Et c'est parti pour un long weekend de folie !
Question habillement, on trouve de tout, du zombie grade zéro à la squaw version holliwood paillettes. Et aussi une poignée de naturistes, bien sûr.
Le Woodstock polonais est organisé par une ONG polonaise qui lance régulièrement une gigantesque collecte de fonds pour la cause médicale. Au départ, le festival a été mis en place afin de remercier les bénévoles qui avaient participé à cette collecte. Sur le site, il est interdit d'apporter de l'alcool, de la drogue ou du matériel de sono, des pétards, du verre ou des véhicules. Ce sont des bénévoles, la "Patrouille de paix", qui assurent la sécurité après avoir reçu une formation spéciale de la Croix-Rouge.
Une attraction semble faire quelques adeptes : le bain de boue. Je ne sais pas si cette boue-là est aussi bonne pour la peau que celle qu'on trouve dans les centres de thalasso. En tout cas, ça fait des heureux. Et certains n'hésitent pas ensuite à squatter les lavabos de plein air en les transformant en baignoires.
Le festival ne compte pas seulement deux scènes pour les musiciens et les chanteurs. Des acteurs politiques, journalistes, artistes ou personnalités religieuses, comme le représentant du Dalaï-Lama Europe du Nord, sont aussi présents. La communauté Hare Krishna fait, elle aussi, partie des membres incontournables : elle dispense sur place des cours de yoga et de méditation, ainsi que des rencontres avec ses gourous et que la préparation de plats indiens.
Quant au Woodstock "collector", vous ne savez peut-être pas que l'événement devait d'abord prendre place à 50 km de Woodstock, à Walkill. Mais les habitants refusèrent que le festival prenne place sur leur commune. C'est un fermier du nom de Max Yasgur qui finit par leur louer un terrain de 243 ha à White Lake pour la somme de 50.000 dollars... Qui ne lui suffirent pas à verser les 75.000 dollars de dommages et intérêts réclammés ensuite par ses voisins en compensation des dégâts qu'avait causé la foule sur leurs terrains.
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