William Eugene Smith
Comme je passais devant le Pavillon Populaire, j'ai vu qu'ils présentaient une nouvelle expo :
L'impossible labyrinthe
des photos de William Eugene Smith
Pittsburgh 1955-1958
Pavillon Populaire - Montpellier
Sur l'Esplanade Charles-de-Gaulle
9 mars au 3 juin 2012
Entrée libre
Et forcément, j'ai ouvert la porte.
William Eugene Smith est une figure mythique de la photographie d'après guerre américaine, un baroudeur qui sillonnait la planète avec son appareil en bandoulière, couvrant les événements mondiaux pour le magazine Life. Le photographe a un projet de grande envergure : présenter la ville de Pittsburgh, en Pennsylvanie sous l'angle de son objectif. C'est grâce à l'aide de son fils, Kevin Smith , que Gilles Mora, commissaire de l'exposition, a pu présenter ce "labyrinthe" qui offre aux montpelliérains et à ses visiteurs une vue intime de ses clichés les plus marquants de la ville.
Au début de la visite, un panneau nous montre la diversité des thèmes abordés par Smith lorsqu'il photographie la ville de Pittsburgh à partir de 1955. Il tente de couvrir les champs écononomique, culturel et social pour donner une image globale de la ville.
La mise en espace est simple, les cadres peuvent mettre en valeur un cliché repris de plus ou moins près. J'ai bien aimé celui-ci (ils n'ont pas de titre) :
Je me rapproche un peu, pour que vous puissiez mieux voir. Il vaut mieux apporter ses lunettes si l'on ne voit pas bien de près.
Sur le cliché ci-dessous, on voit une sorte d'ancêtre du skate-board. Celui-ci est tiré par des ficelles, on dirait.
J'aime particulièrement l'atmosphère feutrée et la lumière juste. Pittsburgh était surnommée "Smoky city" (la ville enfumée). L'après guerre est une période de mutation pour cette grande ville industrielle et marchande ; on y construit des parcs, on tente de rendre les espaces plus engageants. C'est la grande époque de la consommation de masse et des questionnements sociétaires.
Ci-dessous, des clichés annotés par l'auteur pour un possible recadrage. Ambiance studieuse dans cette médiathèque moderne, avec ses "pick-ups" pour écouter les 33 tours.
Ici aussi, nous remarquons un certain recueillement, mais ce sont nos visiteurs contemporains qui fouinent dans les pages de revues ayant publié des photos de W.E. Smith.
Et voici un monsieur qui cherche sa route sur ce plan de la côte Est, avant de passer par le rideau "argentique". Il a sorti sa casquette parce qu'il bruinait aujourd'hui.