Notre planète-soeur
"Wowowow !" Diraient nos amis canadiens. La nouvelle a de quoi nous remuer et pourtant les ondes ne propagent pas l'information comme il se devrait : des scientifiques du laboratoire d'astronomie-astrophysique du CNRS-INSU, à l'observatoire de Paris, ont découvert, grâce au relais du télescope Hubble, il y a une semaine, l'existence d'une EXOPLANETE dont les caractéristiques sont très similaires à notre bonne vieille planète bleue.
Un recoupement de plusieurs observations faites à partir d'observatoires situés dans différents pays et des calculs spécifiques ont montré que non seulement cette nouvelle petite chérie des astronomes, nommée très poétiquement "62 VIR b" (mais pas encore rentrée dans le catalogue des exoplanètes), posséderait une atmosphère identique à la nôtre, mais aussi que sa composition, sa taille et sa température seraient probablement équivalentes, ce qui est déjà en soi extraordinaire puisque cela impliquerait une possibilité de vie peu ou prou identique à la nôtre.
Image : Wikipedia.
Mais là ne s'arrête pas notre surprise, car 62 VIR B se trouve être presque à notre portée. En effet, si l'on situe bon nombre de ces planètes d'un autre système solaire à plusieurs milliers voireplusieurs centaines de milliers d'annnées-lumière (A.L.), celle-ci, en revanche, se trouverait uniquement (!) à une petite douzaine A.L. Comment expliquer qu'à une telle "proximité", cette planète n'ait pas été découverte plus tôt ? Selon Hervé Lataillade, chercheur au CNRS (voir Interview d'hier sur France-Inter), ceci s'explique par un brouillage insterstellaire plus ou moins long, dû à un masquage passif des émissions, les franges d'interférence étant partiellement ou totalement modifiées, ce qui arrive lorsqu'une masse stellaire se transforme en trou noir, par exemple.
Les agences d'astronomie de par le monde sont en pleine effervescence : il s'agit de décider de la mise en commun de moyens pour envoyer une sonde sur 62 VIR B (avec des relais) et surtout d'optimiser les recherches pour accélérer la vitesse du propulseur en minimisant les risques car il s'agit de passer à un autre système solaire. Et ce, à une période où l'état financier du monde n'est pas au beau fixe. La Chine, l'Inde et la Russie sont déjà sur les rangs. A suivre donc de très près...
Christiaan Huygens est le 1er astronome à envisager l'utilisation des instruments d'observation pour détecter des planètes hors de notre système solaire. A la fin du XXe siècle, grâce aux progrès technologiques des télescopes, comme les détecteurs de couplage de charge (CCD), le téléscope spatial Hubble et l'imagerie informatisée permettent des mesures de plus en plus précises du mouvement des étoiles et donc de leur position, la recherche se focalise sur les exoplanètes. C'est en 1995 que la découverte de la première exoplanète a été confirmée.